Magazine 19 mai 2021

La vessie : comment se défend-elle contre les cystites ?

  1. Défenses internes : le système immunitaire de l’appareil urinaire
  2. Le système immunitaire inné de la vessie
  3. Système immunitaire adaptatif dans la vessie
  4. Défenses externes : autres systèmes de défense contre la cystite

La vessie peut-elle se défendre contre les bactéries qui causent la cystite ? Y a-t-il un système immunitaire dans la vessie ? Pourquoi la cystite revient-elle sans cesse ? Peut-être n’y a-t-il pas assez de barrières pour empêcher les bactéries de passer dans la vessie ?

Chère lectrice, on parle de cystite très, très souvent.

En général, on associe la cystite aux brûlures, aux douleurs et à l’inconfort, et les antibiotiques à la guérison.

Et la vessie, on l’oublie alors ?

Je peux vous garantir qu’il y a beaucoup de gens qui ne savent même pas que la cystite est un problème de vessie !

Aujourd’hui, je suis heureuse de vous parler des mécanismes de défense internes et externes de la vessie.

Et je le fais SURTOUT parce que je pourrai ainsi répondre à l’une des questions les plus fréquentes : pourquoi la cystite revient-elle sans cesse?

Ps : si vous n’avez pas de temps à perdre, vous pouvez toujours me contacter tout de suite et me parler de votre cystite.

Allez c’est parti !

La vessie est constamment exposée à la menace des micro-organismes présents dans la zone gastro-intestinale. En général, l’appareil urinaire est capable de résister à l’infection potentielle en cas de passage de ces micro-organismes de l’intestin vers la vessie.

Cependant, cette résistance n’est pas toujours automatique, car elle est principalement attribuée au système immunitaire inné. Il s’agit de cette partie du système immunitaire qui, face à une menace, reconnaît immédiatement un danger et génère une réponse immunitaire très rapide.

Cette réponse n’est toutefois pas spécifique, c’est-à-dire qu’elle ne s’adapte pas au type d’agent pathogène qui menace notre vessie.
En outre, le système immunitaire inné ne développe pas de mémoire.

Cela pose-t-il un problème ?

Nous allons le découvrir tout de suite

Défenses internes : le système immunitaire de l’appareil urinaire

Prenons un peu de recul et concentrons-nous, un instant, sur l’appareil urinaire en général.

L’appareil urinaire comprend les reins, les uretères, la vessie et l’urètre : tous ces organes sont généralement stériles.

La protection contre les agents pathogènes est assurée par :

  1. les facteurs solubles présents dans l’urine
  2. des barrières anatomiques
  3. un revêtement de cellules épithéliales et d’autres cellules du système immunitaire

La vessie, en particulier, stocke l’urine pendant un temps considérable et l’urine, comme nous le savons, est l’environnement idéal pour la reproduction des bactéries.

Il s’ensuit que le système immunitaire de la vessie joue un rôle crucial en empêchant l’apparition d’infections et, par conséquent, de cystites.

Le système immunitaire inné de la vessie

Le système immunitaire inné de la vessie, qui, comme nous l’avons dit, fournit une réponse immédiate mais « générique » aux dangers, s’appuie sur des :

  • Cellules épithéliales

Elle constitue la première ligne de défense contre les agents pathogènes. Ces cellules encapsulent un grand nombre de composés solubles, des substances pro-inflammatoires aux agents antibactériens.

L’une des nombreuses fonctions de ces composés est, par exemple, d’inhiber la reproduction des bactéries pathogènes dans l’urine par l’élimination d’importants facteurs de croissance. Ou encore, une substance appelée uromoduline empêche les bactéries d’interagir avec la paroi interne de la vessie tout en les poussant à s’agrégeravant d’être excrétées par l’urine.

Les GAG (GlucosAminoGlycals), présents sous forme libre dans l’urine, ont une fonction similaire : ils se fixent aux « pattes » des bactéries et les accompagnent jusqu’à l’extérieur au moment de la miction. Les GAG font également partie intégrante de la paroi interne de la vessie (urothélium), dont ils assurent l’étanchéité.

Compte tenu de cette double fonctionnalité, les GAG ont été sélectionnés parmi les principaux ingrédients de notre Dimann Daily, car ils favorisent la réparation de l’urothélium après la phase aiguë et douloureuse des cystites bactériennes (et non).

  • Neutrophiles

Les neutrophiles sont les premières cellules immunitaires à être mises en jeu en cas d’infection bactérienne.

Leur rôle fondamental est de faciliter la réduction de la charge bactérienne.
En fait, le nombre de neutrophiles impliqués est directement proportionnel au nombre de bactéries présentes dans les voies urinaires.

  • Macrophages

Les macrophages résident dans la sous-muqueuse des voies urinaires. Ces cellules modulent l’activité des autres cellules immunitaires et dictent le moment et l’intensité de la réponse inflammatoire.
Le but des macrophages est d’assurer l’élimination efficace des bactéries des voies urinaires, en minimisant l’inflammation néfaste qui suit l’infection bactérienne.

  • Mastocytes

Les mastocytes sont situés dans les zones les plus profondes de la paroi interne de la vessie, près des vaisseaux sanguins et du système lymphatique.

Les mastocytes ont une fonction pro-inflammatoire au début de l’infection bactérienne.

STOP !
Pourquoi notre système immunitaire provoquerait-il une inflammation ?

Il faut savoir que l’inflammation fait partie du mécanisme de défense.
L’inflammation est à l’origine des symptômes qui nous signalent que quelque chose ne va pas et nous poussent à agir pour résoudre le problème.

Réfléchissez : dans quel pétrin serions-nous si nous n’avions aucun moyen de nous rendre compte que notre corps lutte contre un danger ?

Cependant, à mesure que l’infection progresse, les mastocytes se mettent à produire des substances inflammatoires.

En résumé, les cellules immunitaires innées de la vessie fournissent une réponse immunitaire rapide et robuste.

Mais voilà qu’arrivent les mauvaises nouvelles

Il arrive parfois que la réponse immunitaire innée soit interrompue prématurément, laissant la place à des bactéries résiduelles qui vont pouvoir se reproduire. Cette anomalie peut potentiellement conduire au développement de cystites récurrentes ou, au pire, chroniques.

En outre, lorsque l’infection devient plus fréquente, l’architecture et la composition cellulaire de la vessie sont considérablement affectées, ce qui la prédispose à de nouvelles infections.

Système immunitaire adaptatif dans la vessie

Alors que le système immunitaire inné a une action à large spectre en cas d’infections de la vessie, le système immunitaire dit adaptatif a tendance à agir de manière limitée dans notre vessie et ce sans qu’on puisse très bien l’expliquer.

Comme son nom l’indique, le système immunitaire adaptatif adapte sa réponse au cours de l’infection, améliorant au fur et à mesure sa connaissance de l’agent pathogène. En outre, contrairement au système immunitaire inné, le système immunitaire adaptatif développe une mémoire qui permettra, à l’avenir, une réponse plus immédiate et plus efficace contre les agents pathogènes combattus dans le passé.

Ce défaut apparent de la réponse immunitaire adaptative dans la vessie pourrait être l’une des principales raisons de la prévalence élevée des cystites récidivantes.

La science pense que la raison de la réponse immunitaire adaptative limitée dans la vessie est due à deux facteurs principaux :

  1. D’une part, la nécessité d’éviter qu’à chaque fois que la vessie stocke de l’urine la présence de substances nocives puisse automatiquement conduire à une activation du système immunitaire
  2. D’autre part, la nécessité de faciliter la cicatrisation de la paroi interne de la vessie après une infection en limitant les processus inflammatoires

Défenses externes : autres systèmes de défense contre la cystite

Existe-t-il d’autres mécanismes de défense contre les infections potentielles de la vessie ? Absolument !

Il y a certains aspects qui peuvent vous sembler déconnectés mais qui, en fait, jouent un rôle clé dans la sauvegarde de votre vessie.

Si vous avez déjà lu d’autres articles que j’ai rédigés, vous aurez remarqué que, lorsque je parle de cystite, je fais souvent référence à l’environnement vaginal également.
Les poils pubiens et les organes génitaux féminins constituent en effet la première barrière que les bactéries doivent franchir sur leur chemin.

L’environnement vaginal est généralement acide, ce qui est idéal pour la reproduction de la flore bactérienne vaginale, mais représente une condition défavorable pour les bactéries pathogènes qui ne peuvent souvent pas y survivre.

Pas mal non ? 😉

En outre, pour que les muqueuses vaginales restent un environnement solide et hostile à la reproduction bactérienne, les œstrogènes (hormones féminines par excellence) sont un élément primordial.
C’est pourquoi, avec l’arrivée de la ménopause et la forte baisse des hormones œstrogènes qui l’accompagne, la susceptibilité aux cystites et autres infections intimes augmente.

Et enfin eux, les intestins.
Il est désormais incontestable que la majorité des cystites résultent de problèmes intestinaux.
Un intestin sain est la meilleure barrière protectrice pour lutter contre la cystite.

Il est temps de conclure. Je voudrais vous donner quelques conseils pour renforcer vos défenses extérieures 😉:

  • Choisissez soigneusement votre nettoyant intime pour éviter de « modifier » le milieu vaginal. Optez pour des détergents inodores, sans substances antibactériennes et éventuellement enrichis en lactobacilles. Évitez de vous laver trop souvent et rappelez-vous que le vagin est autonettoyant. (Oui, vous avez bien lu !)
  • Gardez votre flore vaginale et intestinale en bonne santé en prenant des probiotiques
    Je recommande notre Dimann Flor car il est à base de lactobacilles spécialement sélectionnés pour celles qui souffrent souvent de cystites et/ou d’infections vaginales
  • Si la cystite revient sans cesse et que la bactérie responsable est une bactérie intestinale, vérifiez l’état de vos intestins avec l’aide de votre médecin ou d’un gastro-entérologue
  • Si vous avez des questions ou si vous avez besoin de précisions, parlons-en ensemble!

À très bientôt,

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